Les Buveurs d’air et les filles du vent

Bien que je suive très attentivement et très régulièrement les articles de ce blog merveilleux , je me rends compte avoir laissé passer de nombreuses occasions d’apporter commentaires et précisions. Je m’empresse donc de réparer cette négligence en ce début d’année 2010. Tout d’abord , je m’étonne de la perplexité qu’a suscité la petite maxime : ” Le cheval de pur-sang Arabe (asil) est le cheval de l’homme, le cheval de course est le cheval du diable “. Robert Mauvy citait très souvent cette phrase; il la tenait , comme je l’ai dit, des Rouallah . Jamais je ne me permettrais de parler au nom de ceux-ci- seul Pure Man me paraît habilité à le faire ici- mais dans l’esprit de Robert l’enseignement en était très clair: L’emploi des chevaux asils et, pire encore, leur selection par les courses plates à l’européenne est un non sens tel qu’il confine à la monstruosité… C’est dévoyer la race voire avilir le cheval . Je suis en mesure d’apporter commentaires et exemples , d’ailleurs connus de tous, par la suite. Si ces épreuves sous poids ultra-léger, sur de très courtes distances et sur le velours du “turf”sont celles du pur-sang anglais , il n’en est…

Un message d’espoir dans l’avenir du cheval arabe de pur-sang

Cher ami, Un grand merci pour vos très édifiantes communications. Oui,le cheval arabe asil a toujours été très rare et extraordinairement précieux . Il a toujours été majoritairement aux mains des bédouins car c’est chez eux qu’il est apparu et chez eux qu’il se maintient dans sa pureté originelle. Le pur-sang arabe est ARABE et ses éleveurs sont les bédouins. Vérité première .  Avant de poursuivre, j’ai cru percevoir dans vos propos une certaine nostalgie voire une certaine inquiétude quant à l’avenir de la race. Si cela était le cas , et bien que je ne puisse me targuer d’une expérience  semblable aux vôtres, il est de mon devoir de vous soutenir et de vous donner confiance. Sachez qu’aux pires moments pour ce cheval, R. Mauvy , tout en dénonçant amèrement les dérives constatées, n’a jamais douté que la race perdurerait dans toute sa noblesse et toutes ses qualités. A une certaine époque (au milieu des années 70), l’hypocrisie des « marchands » était telle qu’ils annonçaient, à grand renfort d’articles dans les revues spécialisées, sa disparition effective dans son berceau d’origine et présentaient bien évidement l’occident, et eux-mêmes en particulier, comme ses nouveaux détenteurs. Là encore, seuls les Mauvy, plus timidement les…

Comment les chevaux arabes ont-ils été perçus en Occident ?

(See the comments section below for a translation of this blog entry to English) A l’origine, en tant qu’améliorateurs des races locales, essentiellement en vue de fournir des produits pour le service de la guerre. La base de nombreux élevages a été les animaux pris dans les combats contre l’Empire Ottoman. Il en est résulté dans de nombreux pays une jumenterie plus ou moins pure que l’on a tenté de conserver par l’achat d’étalons importés d’Orient.  La Hongrie avec la race Shagya a été éminemment honnête. La France, avec deux variétés régionales, le Tarbais et le cheval du Limousin a eu la même démarche. A partir de Napoléon III, le pays a cherché à se constituer une jumenterie pure (Asil) afin de pouvoir disposer de reproducteurs pour améliorer la race Barbe en Afrique du nord et perfectionner l’Anglo-arabe naissant. Les établissements les plus remarquables ont été Tiaret en Algérie, Sidi Thabet en Tunisie et Pompadour en France. C’est à partir de cette époque que l’on s’est rendu compte de la différence de qualité entre les produits de la métropole et ceux des deux autres établissements (dégénérescence rapide sous l’influence des sols et du climat). Entre les deux guerres et surtout…

Discussion avec le jeune émir des Shammar à Hassakè (Avril 1992)

Question : Quand a eu lieu la dernière razzia en Syrie ? Réponse : La dernière razzia a eu lieu en 1943, des Shammar sur les Sba’ah. Ils sont partis d’ici (Hassakè ou al-Hassakah) avec 100 cavaliers le matin. Ils sont tombés sur le campement Sba’ah distant de 40 miles, à midi. Tous les cavaliers étaient de retour dans l’après-midi. Question : Vous voulez dire dans la nuit ? Réponse : Non, non dans l’après-midi. Je me suis permis d’insister : mais vers les 8 ou 9 heures du soir ? Réponse empreinte d’un certain agacement : Non dans l’après-midi vers les cinq heures ! Voilà ce qu’aux yeux des Bédouins leurs chevaux pur sang sont à même de faire naturellement. Il est à noter qu’à l’heure actuelle cette moyenne horaire correspond à ce que l’on fait avec les 4×4 en dehors des pistes.